« Ça coûte un pognon dingue et c’est inefficace ».

Les propos du président ont claqué comme une évidence du café du commerce.

 

Le pognon « dingue » c’est 25 milliards. Comparons.

C’est à peine plus qu’un pour cent de la richesse produite par le pays en une année. Mais c’est la valeur gagnée par le seul Bernard Arnault en 2017. Si l’on compte plus largement en y incluant les prestations familiales et la CMU, ça fait certes 56 milliards. À mettre en rapport avec les 140 milliards alloués « aux entreprises » et les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.

 

Inefficace ?

Sans ces aides sociales, la pauvreté toucherait 22% de la population. Une immense quantité de gens  maintiennent la tête à peine hors de l’eau  grâce à ces dispositifs. Aujourd’hui, et c’est beaucoup trop, 14 % de gens vivent en dessous du seuil de pauvreté. 1 enfant sur 5.

Les pauvres abusent.

Non. 40% des personnes qui ont le droit au RSA ne le demandent pas, 34% des personnes qui devraient bénéficier de la CMU, 31% des personnes qui devraient toucher les allocations familiales.

 

« On va accompagner les pauvres pour les aider à s’en sortir »

Mais qui va les accompagner ? Quels fonctionnaires, quels services sociaux ? Ils sont tous aujourd’hui exangues. C’est la logique du chacun pour soi où on dira à ceux qui ne s’en sortiront pas que c’est de leur faute.

 

Ces annonces constituent une bascule pour le modèle social de la société française.

Elles vont précipiter un nombre important de gens en dessous du seuil de pauvreté et parmi les pauvres, elle va entraîner une marée de gens vers le fond, celui de l’extrême pauvreté.

 

Mandats FSU adoptés au congrès du Mans de 2016 :

Transition écologique, droits humains et justice sociale : une même urgence démocratique

 II.2.3. La fiscalité

Exploitant à bon compte les critiques d’un système fiscal devenu très injuste, les forces libérales ont mené une campagne systématique de dénigrement de l’impôt qui a d’autant plus marqué de points que le consentement à l’impôt de celles et ceux qui ont le plus besoin des services publics et des aides sociales diminue au fil des désengagements de l’État et de la réduction des dépenses publiques. Au début du quinquennat, le gouvernement a pris quelques mesures qui visaient à rétablir plus de justice fiscale mais, cédant aux « pigeons », aux « poussins » et aux lobbys en tous genres, il a vite renoncé à la grande réforme fiscale promise par le candidat Hollande.

La FSU rappelle qu’il y a pourtant urgence à mener une grande réforme fiscale qui permette de financer des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire tout en opérant une redistribution plus juste des richesses. Les mandats qu’elle a adoptés à son congrès de Poitiers restent valables.

Ses propositions supposent notamment de remettre à plat le Crédit Impôt Recherche et le CICE qui, en servant essentiellement les grandes entreprises qui ne sont pas celles qui en ont besoin, contribuent à augmenter les dividendes au profit des actionnaires et au détriment des investissements productifs, de l’emploi et des salaires.

La récente suppression de la 1ère tranche de l’impôt sur le revenu et les nouvelles annonces de baisses à venir vont à l’encontre de la réforme fiscale que réclame la FSU car elles fragilisent l’action publique en prévoyant une baisse des recettes fiscales. C’est par des salaires plus décents, par des prestations sociales revalorisées et par une réduction de la fiscalité indirecte que le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes doit être revu à la hausse.

François Hollande a décidé d’aller vers un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Cette mesure pose des questions de faisabilité et surtout de justice sociale. Prélèvement à la source, quotient conjugal, quotient familial…, la FSU devra mener un mandat d’étude sur toutes ces questions.