le 8 mars à AGEN, rendez-vous place des laitiers à 14h30
le 7 mars , aux Montreurs d’Images :
à 20h30 « She said » (film sur l’affaire Weinstein)
Réformes des retraites : quel impact sur les femmes ?
(analyse réalisée par le collectif « femmes » de Lot-et-Garonne)
Des inégalités structurelles dans l’emploi des femmes
Les femmes sont plus concernées que les hommes par les carrières hachées, incomplètes et précaires. Cela s’explique principalement par la division genrée du travail et le travail parental qui leur incombe de façon inégalitaire. Elles occupent plus souvent des emplois précaires, à temps partiel et mettent plus souvent leur carrière en pause pour s’occuper de leurs enfants.
=> Le taux d’activité des femmes est de 68% contre 76% des hommes.
=> Le salaire des femmes est en moyenne inférieur de 22% à celui des hommes.
Le système de retraite français est “paramétrique”, c’est à dire qu’il dépend de plusieurs paramètres :
- l’âge d’ouverture des droits : c’est l’âge à partir duquel on peut prendre sa retraite (actuellement fixé à 62 ans sauf pour les carrières longues/pénibles) ;
- la durée de cotisation : c’est-à-dire le nombre de trimestres ou d’annuités ( = somme d’argent versée annuellement) nécessaires pour partir avec un taux plein
- la pension de référence: c’est le montant de la pension touchée lorsque l’on part en retraite (75 % du traitement hors primes des six derniers mois dans la fonction publique, 50 % de la moyenne des 25 meilleures années dans le secteur privé) ;
- la décote/surcote : c’est le malus/bonus par rapport à la pension de référence si on part avant/après la durée de cotisation requise ;
- l’âge d’annulation de la décote : c’est l’âge à partir duquel tout le monde peut partir « à taux plein » (67 ans).
Un système de retraite déjà inégalitaire :
A l’heure actuelle, la retraite des femmes est inférieure en moyenne de 40% à celle des hommes.
En 2022, seulement 60% des femmes sont parties à la retraite avec une carrière complète, contre 75% des hommes.
Les femmes sont deux fois plus nombreuses à travailler jusqu’à 67 ans que les hommes (19% contre 10% des hommes)
La réforme et son impact sur les femmes :
Le projet de réforme des retraites prévoit l’allongement de l’âge légal à la retraite à 64 ans et induirait une augmentation plus rapide que prévu de la durée de cotisation à 43 ans (dès la génération née au 2nd semestre de 1964) et une pension minimum de 1200 euros pour les carrières complètes.
- Impact sur les trimestres par enfant : actuellement, chaque enfant donne droit à 4 trimestres supplémentaires au titre de la maternité, et 4 au titre de l’éducation de l’enfant. L’objectif était de permettre aux femmes d’arriver plus tôt aux annuités nécessaires pour une retraite à taux plein. Avec le recul de l’âge de départ à la retraite, pour de nombreuses femmes, ces trimestres supplémentaires n’auront plus aucun rôle de compensation.
- Impact sur les femmes séniors : 1/ 3 des retraités en 2020 étaient sans emplois au moment de prendre leur retraite (Chômage, inactivité sans indemnisation, invalidité) et 60% d’entre eux étaient des femmes ! (Etude d’Agirc-Arrco) Or on sait la difficulté des séniors à (re)trouver un emploi (les entreprises ne les recrutant pas) : reculer de 2 ans le départ à la retraite ne fait que prolonger cette situation de précarité.
- Impact sur les emplois pénibles dits “féminins”: La pénibilité des métiers féminins est un sujet invisibilisé. Pourtant, qu’elles soient aide-soignantes, aides à domicile, agentes d’entretien, assistantes maternelles, employées de grandes surfaces, salariées de l’agroalimentaire ou de sociétés de nettoyage, les femmes sont de plus en plus touchées par les maladies et les accidents du travail.
Conclusion :
La réforme des retraites proposée par le gouvernement de Macron, au-delà d’être insatisfaisante et injuste pour tous les travailleurs, pénalise particulièrement les femmes. Les inégalités dont elles font l’objet sont complexes, car elles sont le résultat structurel de leurs carrières professionnelles hachées.. Temps partiels imposés, forte sinistralité, salaires inférieurs, la réforme des retraites pénalisera les femmes qui ont des carrières courtes et qui, déjà aujourd’hui, n’atteignent pas la durée de cotisation exigée.
Ce projet de La réforme des retraites est une régression sociale qui participe de la précarisation des travailleur.euse.s. Elle a été rendue inintelligible difficilement compréhensible, le gouvernement jouant sur la complexité du système afin de faire passer cette réforme comme “plus égalitaire”. Il n’en est rien. Nous vous enjoignons à rejoindre la mobilisation du 7 mars sur Agen , Marmande ou Villeneuve.
Nous refusons que les femmes aient à choisir entre une retraite précaire ou l’épuisement jusqu’à 67 ans ! Revendiquons le droit de travailler moins, de vivre plus longtemps et en bonne santé :
- la retraite à 60 ans
- l’égalité salariale
- un minimum retraite décent et inconditionnel