En déclinaison locale du communiqué national du MRAP et de la FSU, la section départementale de Lot-et-Garonne de la FSU a publié le communiqué de presse qui suit.
À l’appel la LDH, du MRAP, de la CGT et de la FSU une marche était organisée le 19 mars à Paris contre les violences policières, les discriminations et le racisme.
En Lot-et-Garonne, nous avons choisi le 21 mars, journée internationale contre le racisme, pour accompagner cette marche. Elle se tient après l’agression insupportable dont Théo a été victime après beaucoup d’autres. Les violences ne sont pas commises seulement en Île-de-France et les victimes sont de toutes origines.
Après la disparition de la police de proximité, dont se sont inspiré la Grande-Bretagne, le Danemark, etc, notre police est devenue l’une des plus violentes du continent. L’ACAT a rendu public un rapport sur ces violences : dangerosité des armes, flash-ball, taser. Sur 43 personnes blessées par ces armes, 21 ont été énucléées ou ont perdu la vue.
Amnesty International signale que, dans de nombreux cas, les policiers mis en cause ont bénéficié d’une impunité judiciaire. Quels que soient les motifs d’interpellation, la dignité et les droits de tout être humain doivent être préservés si nous ne voulons pas qu’un fossé se creuse entre les jeunes, la population et la police.
Le rapport 2016 du Défenseur des droits relève que « Parmi la minorité de personnes déclarant avoir fait l’objet d’un contrôle d’identité dans les 5 dernières années, soit 16 % de la population interrogée, plus d’une sur cinq (23 %) rapporte avoir été confrontée à un comportement des agents de sécurité qui ne respecteraient pas le code de déontologie (tutoiement, insultes, brutalité). » Ces manquements sont inacceptables. La délivrance d’un récépissé à chaque contrôle d’identité est un moyen d’y remédier et en particulier d’éviter les contrôles au faciès.
Mais n’oublions pas le mal-être des fonctionnaires de police, soumis à des règles internes absurdes. Tous les policiers ne font pas des bavures et tous les habitants des quartiers populaires ne sont pas des délinquants. La police exerce un métier difficile ; il lui arrive d’en payer chèrement le prix et de dénombrer ses victimes. La France ne manque pas d’en porter le deuil.
C’est donc une énorme responsabilité de porter arme à la ceinture, d’incarner la force de la loi et, au-delà, la République. Cette responsabilité n’autorise aucun passe-droit ; au contraire, elle oblige. Plus de comportement discriminatoire ! D’où notre alarme. Cette situation n’est pas fatale : il est impératif d’adopter des mesures qui recentre la police sur ses missions de protection, qui crée les conditions de la confiance entre police et population. Ses agents doivent recevoir une formation conforme à ces objectifs de protection, de proximité et de respect des personnes et de leur droit. L’idéal serait que les forces de l’ordre redevienne les gardiennes de la paix.