En ce début de rentrée, tout augmente, sauf les salaires ! Même les profits des entreprises cotées en Bourse devraient augmenter de 13 % en 2022 après une année 2021 record. Car, dans le partage salaires/profits, les grands investisseurs, eux, veillent au grain ! Le contexte international ne saurait donc être l’unique responsable de la perte de pouvoir d’achat du plus grand nombre d’entre nous. C’est une fois de plus l’inégal partage des richesses produites qui est en cause.

Perte de pouvoir d’achat : entre ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas

Les quelques oboles concédées par le Gouvernement (4 % pour le SMIC, 3,5 % pour le point d’indice des fonctionnaires) et l’appel à la bonne volonté des entreprises privées apparaissent clairement insuffisants face à l’urgence de relever l’ensemble des rémunérations : salaires, pensions de retraites, minima sociaux.

La loi sur le pouvoir d’achat du Gouvernement n’est que de la poudre aux yeux et ne comprend que de rustines. Pire, en exonérant les entreprises de nouvelles cotisations sociales comme la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), le Gouvernement ne fait qu’amputer le salaire indirect qu’elles représentent puisque c’est elles qui financent notre système de protection sociale. De nouveaux coups de rabot sont donc à prévoir en matière de santé, d’indemnisation chômage mais surtout… de retraites qui ne sont jamais qu’un salaire différé !

Dans l’éducation nationale, le Ministre PAP NDIAYE promet aux enseignants une revalorisation pour tous ceux qui se trouveraient sur la première moitié de leur carrière avant de préciser que les « milieux de carrière » sont ceux qui ont environ dix ans d’ancienneté ! Autrement dit, en l’état, tous ceux qui se trouveront au-delà ne percevront aucune augmentation de salaire. Ce n’est qu’en contrepartie de tâches supplémentaires qu’ils pourraient percevoir une rémunération supplémentaire. L’écrasante majorité d’entre eux se verrait donc proposer de faire des « efforts » pour assumer des tâches supplémentaires dont on a du mal à imaginer les contours. Bref, c’est le retour du « travailler plus pour gagner plus » qui consiste fondamentalement à refuser toute réelle revalorisation de salaire. Inacceptable !

Point d’indice : après le dégel, l’évaporation ?

Dans la fonction publique, avec une inflation de près de 7 %, la revalorisation de 3,5 % du point d’indice correspond en réalité à une baisse de 3,5 % du pouvoir d’achat ! Et, compte tenu de la crise gazière et énergétique, l’inflation est promise à atteindre de nouveaux sommets. En Grande Bretagne, elle est attendue à 18 % en rythme annuel au début de l’année 2023…

La réforme du RSA ou l’instauration du travail gratuit !

Le Gouvernement ressort de ses cartons des projets de réforme visant à s’attaquer davantage aux chômeurs qu’au chômage par des mesures très stigmatisantes. Il entend ainsi remanier les principes et les montants d’indemnisation du chômage. Pour les chômeurs de longue durée, l’octroi du RSA serait désormais conditionné à l’exécution de 15 à 20 heures de travail par semaine, créant un volant de main d’oeuvre quasi gratuit dont le grand patronat saura jouer pour faire baisser davantage les salaires réels.

Ce n’est pas aux travailleurs privés d’emploi de payer la facture de la crise énergétique !

Une grève nécessaire

L’augmentation des salaires est nécessaire compte tenu à la fois du déclassement salarial accumulé sur les années précédentes et de la vague d’inflation qui nous submerge.

Il est donc nécessaire de revendiquer et d’obtenir une hausse immédiate des salaires, des retraites, des aides pour les jeunes et des minima sociaux de 10%.

Une grève utile

Si elle est suivie, cette mobilisation a de sérieuses chances d’aboutir : D’une part, elle est interprofessionnelle. D’autre part, contrairement aux années précédentes, le Gouvernement ne pourra pas faire la sourde oreille puisqu’il est, à ce jour, minoritaire à l’Assemblée !

Une grève urgente !

Des négociations sont prévues au début du mois d’octobre… Or, compte tenu des nouvelles attaques du Gouvernement contre le monde du travail et des cadeaux fiscaux et sociaux qu’il s’apprête encore à accorder au grand patronat, il est urgent de nous mobiliser si nous voulons défendre les salaires.

Au rythme où va l’inflation, , tout ce qui n’aura pas été négocié maintenant sera perdu !

Toute perte de pouvoir d’achat ne pourra à terme qu’entraîner une baisse de la demande, un recul de la production et plonger ainsi notre économie dans une sévère récession avec le cortège de licenciements qui s’en suivra…

Plutôt que de chercher le consensus et le compromis en cette période si troublée, le Gouvernement déterre les haches de guerre (réforme des retraites, réforme du RSA…) avec des réformes non seulement injustes mais contreproductives. Ainsi, le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) constate un excédent de la branche « retraites » pour les deux années à venir et reconnait explicitement que dans les dix prochaines années, ce sont  « les mesures de maitrise de la masse salariale publique des collectivités locales et des hôpitaux [qui] se traduisent par une détérioration du solde du système de retraite ! CQFD ! (Évolutions et perspectives des retraites en France, Conseil d’orientation des retraites Septembre 2022, p 102-103).

La démarche responsable consiste à se mobiliser tous ensemble pour mettre ce gouvernement en situation de faire les bons choix, ceux de la justice sociale et de la préparation de l’avenir plutôt que de s’en remettre de nouveau à l’austérité salariale et autres dogmes révolus.

 

Au moment où, après quarante ans de politiques néolibérales,  nos gouvernants nous annoncent benoitement la « fin de l’

abondance et de l’insouciance », comme si elles avaient jamais existé pour nous autres salariés, mettons fin à l’indigence des salaires, à l’indécence des profits ainsi qu’à l’arrogance de ce Gouvernement !

Tous en grève jeudi 29 septembre pour défendre le pouvoir d’achat et, plus encore, le pouvoir de vivre !

Rassemblement le jeudi 29 septembre à 10h30 place de la préfecture à Agen et à 14h30 Esplanade de la Maré à Marmande