Violences policières, violence d’Etat

La FSU 47 condamne le recours systématique à la violence par les forces de l’ordre lors des différentes manifestations appelées par les gilets jaunes ou les lycéens.

Plusieurs manifestants, ne présentant aucun danger pour la police, ont pourtant été victimes de tirs de lanceurs de balles de défenses (LBD) et se retrouvent mutilés, défigurés ou aveugles ; un lycéen a eu le poignet arraché, un homme est resté dans le coma à Bordeaux après avoir reçu un tir de flash-ball à la tête ; des membres de la presse, pourtant clairement identifiés, ont été la cible de tirs de LBD ou de grenades lacrymogènes à Paris. D’après le ministère de l’Intérieur, il y a eu un peu plus de 1 700 blessés parmi les manifestants depuis le 17 novembre. Selon l’IGPN, la police des polices, 70 plaintes ont été déposées, dont 6 où les personnes ont déclaré une infirmité permanente : 4 ont perdu un oeil, 2 ont eu une main arrachée. (Source : LCI).

Or, un lanceur de balles de défense est une arme que les policiers peuvent utiliser théoriquement pour se sortir rapidement d’une situation dangereuse, en cas de légitime défense. Mais plusieurs exemples démontrent une utilisation abusive de cette arme de la part des forces de l’ordre, des personnes ayant été visées juste parce qu’elles refusaient de partir de l’endroit où elles se trouvaient. Les CRS n’hésitent donc pas à rentrer dans une logique d’affrontement avec les manifestants et l’on se demande, après avoir visionné certaines images, si l’on se trouve encore dans un Etat de droit.

D’ailleurs, selon Médiapart (19 Janvier 2019) : « À Mende,(…) une trentaine de gilets jaunes se sont grimés pour représenter des mutilés, arborant de fausses plaies de flashball au visage, avec une ribambelle de pancartes explicites : « La police assassine et mutile. » Ou encore celle-ci : « Non aux grenades GLI-F4 et LBD. » »

Le Défenseur des droits pose la vraie question en demandant lui aussi la suspension de l’usage des LBD, en raison de la «dangerosité» de ces armes utilisées par les forces de l’ordre. Une pétition, mise en ligne sur la plateforme change.org, réclame par ailleurs l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur « les violences policières envers les Gilets jaunes ».

Quant au gouvernement, au lieu d’apporter de vraies réponses à la crise sociale, il répond par des mesures sécuritaires et liberticides : le ministre de l’Intérieur travaille en effet sur une loi pour ficher les manifestants, leur imposer des sanctions plus lourdes s’ils manifestent en dissimulant leur visage et éventuellement priver certains du droit de manifester.

La FSU 47 condamne la répression qui vise le mouvement social. Elle demande l’abandon des armes, LBD et grenades de désencerclement, dont l’usage conduit à de nombreuses mutilations. Elle dénonce l’exercice arbitraire et excessif du pouvoir à l’encontre des manifestants et demande l’arrêt des poursuites injustifiées. Elle condamne aussi le projet de mise en place d’un nouveau fichier de manifestants qui représenterait une atteinte insupportable et antidémocratique à la liberté de manifester.

Pour plus d’informations voir :

pétition :https://www.change.org/p/le-peuple-solidarit%C3%A9-des-universitaires-des-intellectuels-et-des-artistes-avec-les-gilets-jaunes

Etude de cas de violences policières par France Inter :

https://www.franceinter.fr/justice/gilets-jaunes-on-a-soumis-8-videos-et-photos-de-violences-policieres-presumees-a-deux-avocats

-Lire sur Médiapart, leur dossier édifiant sur le sujet.