Compte-rendu de l’intervention d’Hervé Moreau (professeur de sciences économiques et sociales) – lycée Saint John Perse de Pau – secrétaire du CHSCT ministériel – membre du groupe métier du SNES-FSU
Compte-rendu de l’intervention de Sylvie Amici (psychologue de l’Éducation Nationale) – académie de Créteil – membre du groupe métier du SNES-FSU
La souffrance au travail s’est étendue.
Et pourtant cela reste un phénomène difficile à reconnaitre et à faire reconnaitre.
Les médecins du travail notent que les agents qui vont mal et qui craquent les premiers sont ceux qui portent le plus d’attention au travail.
Ils appellent « sentinelle « une personne en souffrance qu’ils reçoivent en consultation, car derrière il y en a 10 autres sur le point de craquer et qui ne viendront malheureusement pas consulter.
La réponse à la souffrance au travail doit être une réponse collective.
Mais les formes de management actuelles tendent vers l’individualisation et retirent du pouvoir aux salarié-e-s.
Les managers vont également empêcher le salarié d’être en zone de confort. Ainsi celui-ci est mis en insécurité, avec l’idée qu’en état de stress l’individu est plus productif.
Autre technique de management : la pratique de son auto-évaluation qui isole encore plus.
Tout ceci, gommant 3 des 4 dimensions qui définissent le travail d’après Yves Clot :
- l’impersonnel (les injonctions)
- l’interpersonnel (échange entre salarié-e-s)
- le transpersonnel (transmission du « métier » par les salarié-e-s eux-mêmes)
- le personnel (sphère privée)
– Christophe Dejours psychiatre et psychanalyste , fondateur de la psychodynamique du travail « Souffrance en France » , éditions du Seuil, 1998 .
– Yves Clot (chaire de psychologie du travail au CNAM à Paris) « Le travail à cœur. Pour en finir avec les risques psychosociaux »,La Découverte, 2010,
– Danièle Linhart sociologue, « La comédie humaine du travail. » Érès, coll. « Sociologie clinique », 2015
La réponse collective à la souffrance au travail passe par le registre « santé sécurité au travail » (SST)
C’est dans ce registre que peuvent être consignées toutes propositions permettant une amélioration des conditions de travail des personnels.
L’employeur est responsable de notre santé physique et mentale. (code du travail)
Le fait de remplir une fiche et de la transmettre va déclencher une procédure réglementaire auprès de notre employeur même si la solution ne dépend pas directement de lui mais de la mairie ou du conseil départemental par exemple.
Le modèle de registre SST est sur le site de la DSDEN.
Petits conseils :
On ne remplit pas une fiche sous le coup de l’émotion.
On ne reste pas seul-e pour remplir une fiche.
On relate des faits qui ont porté préjudice à notre travail.
On peut s’aider du document joint.